Cher J,
Après cette 20aine de jours, je me rends compte que je ressens de l’humiliation et du chagrin devant ton désintérêt massif et soudain, j’ai vécu ton retrait par textos et mails interposés comme un rejet brutal et cavalier.
J’aurais aimé que tu me traites avec plus d’égards comme une vraie personne, comme une amie. Ce n’était peut-être pas possible…
Je ne crois pas que tu aies envie de reparler de tout cela, et je ne veux pas m’imposer l’humiliation d’une demande ni d’un refus supplémentaires.
Je choisis mes mots, mais je pense qu’ils sont à la fois justes et trop forts: tout cela est du passé.
Pour l’instant, j’ai fermé le cahier de souvenirs et l’ai rangé sur une étagère de ma mémoire. Tu m’as écrit que je me suis fait des idées, n’est ce pas, et j’ai du mal à affronter la sensation de vide, l’impression de m’être égarée et la honte que cela crée.
Comme dans la chanson d’Olivia Ruiz, j’ai l’impression d’avoir été goutée et recrachée…
Y a t il un sens à croire que l’échange d’idées et la complicité intellectuelle puissent renaitre?
Je me sens malvenue et j’ai l’impression que j’impose ma présence, alors ça me parait délicat…
Cette lettre que je n’envoie pas, je la poste ici comme un témoin fugace de ce que je ressens et qui va s’estomper… Car tout passe, tout lasse.
Je ne sais plus si c’était bien, et je n’ai pas envie croire qu’il y aura d’autres moments bien avec toi.
Je me suis leurrée, j’ai eu tort de me laisser aller au “je t’aime”. Je n’ai pas respecté la règle du jeu… Rebelle même dans mes erreurs…
S’il doit rester quelque chose quelque part, que ce soit le plaisir partagé – ça au moins, il n’y a pas de doute là dessus.
Pour le reste, j’ai ouvert la porte de mon univers intérieur, tu es entré, et ressorti. Mais rien ne s’est dépeuplé. C’est ton choix.
je t’embrasse.
Bonne route à toi.